about
Mâchoire est né.e de travers et même après sa mort ne restera pas droit.e ! Des couches de baves poursuivent ses méfaits et posté.e dedans cet avaloir, Mâchoire filtre ses pensées comme on coupe les têtes des condamnés. D'une pression mécanique.
D'une pression mécanique, Mâchoire continue sa traversée en pilote automatique jusqu'à ce que la poussière l'embarque dans sa douce cérémonie. Alors, une fois liés, ils continueront à chanter la vie sur les terres mortes désormais.
"Je suis vivant" a été écrit et mixé le 27 mars 2022 et le texte a été écrit en novembre 2017.
MÂCHOIRE (FR) :
dentifricemachoires.bandcamp.com
www.youtube.com/channel/UCFyA6fNETyTxiBUNX3fjlUg lyrics
"Je suis souffrance. Au dessus du vide, suspendu à l'écume de ma vie.
Lâche, certainement. Rance est mon âme, des flèches molles fusent autour de moi et ne ratent jamais leur cible. Ça fait mal mais ça ne tue pas. Pourtant, sur l'instant, même les idées les plus noires ne franchissent pas la barrière de l'esprit. Au moins il y a quelque chose qui m'appartient, il faut se contenter de ça. J'en pleurerais des litres par bassine, ça sort par les oripeaux tellement ça fait mal bordel.
Tout va trop vite. La robe à pois, j'aurais dû prendre la robe à pois. Peut-être que tout aurait été plus simple. Les mondes se rencontrent mais ne se choisissent pas forcément. Les belles choses ne sont jamais toutes accessibles. Heureusement.
Torture facile, torture utile, on brosse son mal être, on le performe, on s'en accommode pour s'en servir plus tard. Servile. J'ai envie de me battre avec la police et de me faire lyncher la tronche. À coup de tonfa qui percerait l'oreille. Je suis le crocodile qui finira en sac à main, le mercenaire qui rate sa cible.
Je pleure. Pas besoin de les forcer ces choses là. Il suffit d'ouvrir la pompe et ça coule tout seul. On est rien que de l'eau. En ce moment, je suis l'iceberg de mes troubles débiles. Hop dans la fosse.
Tous avec moi. Et ce n'est pas une échelle qu'il faudrait pour remonter, des fusées peut-être.
J'écraserais tout le monde au fond, mon pied dans ta gueule. Façon rando ! La semelle dans les yeux, une marche après l'autre pour s'enfoncer encore plus près de la folie. Je trancherais les mains
baladeuses avec mes putains de dents pas droites. À m'en arracher la mâchoire. Je leur laisse. Rien à foutre. Ça aussi je leur en laisserais un peu, si j'arrive à remonter. Du foutre !
Je m'en sortirais sûrement et je les laisserais crever comme des merdes. Des pansements après, pour cacher l'illusoire, le superficiel. Les vraies blessures ne se referment jamais. Elles ne sont pas
visibles, elles nous bouffent à en crever. De l'air. On est aussi ça, de l'air. De la putain de futilité, du vent pollué et on contamine les esprits purs.
Je suis la merde. Celle qui ne disparaît jamais vraiment. Celle dans le bide mais aussi celle qui nourrit les autres et qui les contamine.
Je suis vivant."
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